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CRÉATION HORS LES MURS

Du 2 au 12 mai 2018 - Mains d'oeuvres 

Résidence in situ - Un Festival à Villeréal Juin - Juillet 2017

Mise en scène Sarah Calcine

Avec

Antoine Amblard

Pauline Buttner

Sarah Calcine

Pierre Deverines

Florian Opillard

Nelly Pulicani

Arthur Viadieu

Assistant à la mise en scène

Cyrille Josselin

Dramaturgie et regard sociologique

Florian Opillard

Création vidéo

Antoine Prost

Mathieu Kauffmann

Production

Carole Benhamou

Pour ATLAST, label de création vivante

carole@atlastlabel.com

 

Avec le soutien de la Région Ile-de-France par le dispositif FoRTÉ

SYNOPSIS

Innocence est un spectacle in situ, une enquête, un cauchemar, une série théâtrale. Un secret qui parcourt les rues et les nuits sera révélé. Il sera dévoilé en intégralité ou déployé en épisodes fragmentés entre le lever et le coucher du soleil, et il s’agira pour le spectateur de combler les manques, de mener sa propre enquête.

Épisode 1 - Les lacs de la région aspirent les gens
Une femme s’est noyée sous les yeux de deux étrangers.
Le nouveau travail d’un laveur de cadavre, la solitude de sa femme Rosa et les mensonges de sa mère.

Épisode 2 - Les histoires d’amour commencent mal
La rencontre entre l’un des étrangers et une danseuse aveugle. La perte d’un livre. Il pleut des hommes.

Épisode 3 - La tour d’où les gens s’envolent
Une tour d’où les gens s’envolent. On re-croise une mère orpheline.
Une philosophe qui soliloque au café du coin. On retrouve le livre. Aucune trace de la noyée.

Épisode 4 - Les fantômes nagent en eaux troubles
Ils reconnaissent la noyée et découvrent la non-fiabilité du monde.

Innocence

Innocence

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Innocence - Création Mains d'Oeuvres Mai 2018

Innocence - Création Mains d'Oeuvres Mai 2018

02:17
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INNOCENCE

INNOCENCE

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INNOCENCE

INNOCENCE

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RESUME

Tout part de là. Un fait, banal, mais tragique. Ou peut-être deux, ou peut-être mille. Et peut-être l'infini.


La mort d'une noyée sous les yeux de deux immigrés.
Le massacre d'un tueur fou.
La rencontre entre un immigré et une danseuse aveugle.
Le mensonge d'une mère et d'une autre.
Le suicide d'un jeune médecin.
Le nouveau travail d'un laveur de cadavre.
La perte d'un livre.
La découverte d'un sac en plastique.
La présence menaçante d'une tour.

Dans l'un de ces quartiers ordinaires mais hors normes où se dessinent les marges de notre monde, ces événements mettent en jeu une quinzaine de solitudes en prise avec leur existence. Elles essaient d'agir sur leur vie, et d'affronter leurs responsabilités, malgré tout. On parle de la non-fiabilité du monde, de fantômes, d'argent et de Dieu.

Et parfois de désir.


Tous nous aimerions bien être innocents.

El porvenir es tan irrevocable
como el rígido ayer. No hay una cosa
que no sea una letra silenciosa
de la eterna escritura indescifrable
cuyo libro es el tiempo. Quien se aleja
de su casa ya ha vuelto. Nuestra vida
es la senda futura y recorrida.
Nada nos dice adiós. Nada nos deja.
No te rindas. La ergáscula es oscura,
la firme trama es de incesante hierro,
pero en algún recodo de tu encierro
puede haber un descuido, una hendidura.
El camino es fatal como la flecha
pero en las grietas está Dios, que acecha.

- Para una versión del I Ching -

Borges

NOTE D'INTENTION

Je rêve d'innocence et de douceur.

Comment parler de la mort de manière joyeuse et innocente ? Comment retrouver ce Nous ce Collectif ce grand Tout auquel le personnage philosophe d'ELLA ne croit plus ? Quel impact avoir sur le réel ? Que faire de ce PRESIDENT qui ne sert à rien puisqu'il n'a pas de voix ?

Pourquoi ne pas démontrer la non-fiabilité du monde ? Ou la démonter ? Et comment poursuivre un secret et un souvenir ?

La mémoire est le fil rouge du spectacle, autour duquel toute la pièce se noue et se dénoue, dans une recherche de la simultanéité.

Jouer en même temps dans plusieurs lieux, et tisser un feuilleton théâtral à partir du territoire et des habitants, des histoires et mémoires du milieu, des rapports de forces qui y cohabitent aussi. Mettre en lumière le « fait pendant » par l'immersion des spectateurs et des acteurs dans cette construction cristalline en motifs, créer un labyrinthe temporel, et essayer de donner corps à ce temps immédiat et dilaté, voilà mon défi d'Innocence.

Je rêve d'un spectacle-voyage, dans le temps et dans l'espace.

Je rêve surtout de dépasser la frontière, celle qui nous confronte à l'étranger bien sûr, et celle qui se déploie entre intérieur et extérieur, entre hier et demain, entre ici et là-bas.

Une pièce chorale, ou plutôt fragmentée, fragmentaire, où personne ne se rencontre d'abord, et qui subit petit à petit des intrusions dans la fresque sociale et temporelle qu'elle tente de dessiner.

Et s'il y avait une faille ? Comme dans les labyrinthes de Borges, les personnages marginaux d'INNOCENCE évoluent dans un monde sans borne, devant l'horizon de la mer, où la mort de la noyée et le désir de ROSA ne font qu'un.  A l'image du Livre qui jalonne ces temps, silences, accélérations, ralentissements, correspondances, intrusions, glissements, répétitions, détours, modulations, disparitions, anticipations, retours en arrière, réécritures.

Et puis il y a l'amour, qui apparemment ne fera pas l'économie de l'absolu, et de la folie. FADOUL l'étranger découvre loin de son désert natal le sens de la vie, et avec lui la fortune, l'omnipotence, et l'échec. Et comme Tirésias, la danseuse amoureuse ABSOLUE restera aveugle. Elle ne voit pas et pourtant elle danse, elle prédit l'avenir, et elle aime, malgré tout.

       Koltès

Si un chien rencontre un chat — par hasard, ou tout simplement par probabilité, parce qu’il y a tant de chiens et de chats sur un même territoire qu’ils ne peuvent pas, à la fin, ne pas se croiser - lorsqu’ils s’arrêtent l’un en face de l’autre, il n’existe rien d’autre entre eux que de l’hostilité, qui n’est pas un sentiment, mais un acte, un acte d’ennemis, un acte de guerre sans motif.

Selon la raison, il est des espèces qui ne devraient jamais, dans la solitude, se trouver face à face.

- Prologue et autres textes -

Photo de couverture : © Salomé Riou

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